Am găsit textul ăsta pe blogul meu franțuzesc, abandonat.
Vous n’imaginez pas à quel point ma ville peut être moche. D’abord, la nature n’est pas avantageuse. Pas de mer, pas de montagne, pas de collines. Il n’y a qu’une campagne sans fin. Pas de fleuve qui traverse ma ville. Juste deux maigres rivières, qui méritent à peine ce nom. Elle ne sont même pas navigables, mais, les jours les plus chauds, les enfants pauvres se baignent dedans. Car l’été est vraiment trop chaud, le bitume fond sous mes pas. Et l’hiver est trop froid, seules les corneilles semblent l’aimer, elles se posent partout, couvrant les toits et les arbres de leur aile noire.
On n’a pas le droit d’avoir une maison dans ma ville. Les communistes les ont toutes démolies, et nous avons dû déménager dans des boites en béton où l’on se déteste entre nous. Après les communistes, d’autres sont venus et ont construit des boites en béton encore plus sinistres.
On ne dit pas bonjour dans ma ville. On ne se regarde pas dans les yeux, et, dans la rue, il faut garder une expression féroce. Ne demandez pas votre chemin, débrouillez vous.
Des bandes de chiens sans maître vagabondent partout. La plupart vous laissent en paix ou vous demandent, par des regards misérables, de les nourrir ou les caresser. Mais il y en a qui veulent votre peau, et ils l’auront.
Il n’y a pas d’horizon dans ma ville. On ne voit pas le soleil se lever, ni se coucher.
Il y a juste ces enfants pauvres se baignant dans la Dambovita. Ou jouant au foot dans la rue. Ou se mordillant avec les chiens errants. Nous, les habitants, nous ne les aimons pas. Mais bon, voilà, c’est tout ce qu’on a.
Tu as oublié nous dire que ta ville en est une riche, malgré tout. Ou tu ne le sais probablement pas, toi non plus… Ces chiens maigres avec des regards tristes, ces bêtes mordantes ou en quête de caresses, tous aident à faire des fortunes. Leur peau coûte cher, surtout s’ils sont attrapés à bon compte, tenus sans nourriture pendant des semaines et tués au marteau, car même le poison coûte un bras là-bas.
Allons-y alors!!! À la châsse!!! On peut devenir tous si richhhhhes! Notre temps est venu, compatriotes!